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Biblioforum


Westö K. Les sept livres de Helsinfors Ed. Gaïa, 2008

  •  Une amie finlandaise m’a un jour invité à visiter son pays en arguant dans un accent qui m’était presque incompréhensible « you’ll see, we will drive hairs in the wind and we’ll drink alcool in the forest». Bon ça ne m’a pas convaincu et je ne suis finalement pas allé dans le nord. Ce livre est l’occasion de faire ce voyage, certes à une autre époque, mais beuveries à la campagne et excès de vitesse (certes à 30 à l’heure : « On y passait en automobile à si grande vitesse et en faisant si peu attention que les pères de la patrie intervinrent : on rendti le permis de conduire obligatoire, on harmonisa la signalisation et on interdisait aux conducteur de fumer au volant et de dépasser la vitesse de 30 à l’heure ».) sont aussi proposés, entre autres…

    En 2006, Kjell Westö a obtenu le prestigieux prix « Finlandia », l’un des plus couru du pays nordique, pour son roman Les sept livres de Helsingfors. Sur la quatrième de couverture on apprend non seulement que l’auteur est né en 1961, mais aussi qu’il s’exprime en suédois, deuxième langue officielle du pays. Les questions de langue -personnages s’exprimant soit en finnois, soit en suédois- sont une des composantes de ce livre. Sur cette quatrième page on apprend aussi que le Helsingfors du titre n’est autres que l’ancien nom de l’actuelle capitale de la Finlande : Helsinki. On apprécie l’avant-propos qui restitue l’histoire, une histoire souvent mal connue dans notre pays – et on se lance dans la lecture. Présentation en quelques thèmes :

    L’entre-deux guerres, là-haut dans le Nord.

    Cet ouvrage nous propose plusieurs portraits à différentes échelles, celui de la nation finlandaise naissante, celui de cette fameuse ville de Helsingfors, et celui d’un groupe de personnages dont les destins vont ce croiser au cours des 7 livres (qui correspondent chacun à sept périodes discontinues) qui composent ce récit.
    Voyons donc. L’histoire commence en 1917 suite à la chute de Nicolas II. Le livre 1 va brosser un panorama de personnages de différentes classes sociales urbaines dans cette Finlande d’avant la Finlande, leurs origines, l’histoire de leurs parents, ce qui va contribuer à construire les différentes personnalités des protagonistes. Ces derniers commenceront à se croiser à partir du deuxième chapitre pour resserrer leurs liens tout au long de l’ouvrage. Durant plus de 20 ans, dans une sorte de polyphonie historique on va suivre l’évolution d’un pays vers l’autonomie, sa construction politique et nationale et l’évolution des relations entre les différents membres de ce petit groupe.

    Le rouge et le blanc.
     
    Les protagonistes vont devoir choisir un camp, soit suivre les rouges, les communistes, soit suivre les blancs. Présentons les donc,  ces protagonistes :
    Eccu – « le monde est doux comme du coton vert, le firmament est rouge sang et nous, nous ne faisons rien d’autre que tuer ». Libre-penseur, plutôt blanc mais sans réelles convictions, dépressif, hanté par sa famille et même romantique lorsqu’il regarde une anémone près de sa botte quand ses camarades tuent à bout portant une femme, artiste photographe, auteur de « cartes postales françaises ».
    Allu – Rouge fils d’un rouge qui l’emmène lors de ses réquisitions alors qu’il n’a qu’une dizaine d’années. Traversera le monde comme matelot.
    Lucie – « Hohoho, s’écria Lonni Tollet. Lucie ne changera jamais. Elle a été encore une fois obligée de nous taper sur la tête ave sa culture », libre, émancipée, presque en avance sur son temps, riche sans être blanche, elle fascine tous les hommes.
    Ivar – « Tant que les soirées furent noires et que les nuits furent longues, Ivar eut peur des rouges. Ensuite, à partir de la fin avril, il eut peur des blancs » L’aîné, professeur, journaliste qui se défie autant des rouges que des blancs puisqu’il a été les deux avant de devenir une sorte de vieux sage blasé et neutre.
    Cedi – qui emmène Allu dans ses périples blancs de vengeances cruelles.

    Et au-delà, la France, notamment.

    « Oh Gioventù » ; nous assistons à l’ouverture d’une génération sur le monde avec la rencontre des premiers noirs venant d’Amérique et apportant le swing et le jazz, des voyages comme celui de Lucie à Paris où elle habite un temps : « Tous ceux qui viennent [au Dingo] et dans les autres endroits autour du carrefour de Vavin ont l’air de croire qu’ils seront poètes ou peintres ou tout simplement artistes scandaleux de façon générale »

    Deux langues.

    « les hommes de Västankvarn parlaient suédois entre eux et voulaient conduire les interrogatoires dans cette langue, tandis que dans les villages du nord du Nyland, corps francs comme prisonniers rouges parlaient finnois. Il arrivait même qu’on change d’idiome en plein interrogatoire. » Les blancs parlent plutôt le suédois et parfois ne comprennent pas le finnois des rouges. Cette différence de langue, donc l’incompréhension amenant souvent la violence.


    Le livre est riche en pages (environ 500) et en histoire de la Finlande à travers des histoires personnelles. C’est un plaisir d’accompagner ainsi durablement les personnages. On passe de l’un à l’autre grâce à l’écriture alerte et variée (l’auteur n’hésite pas à couper la narration et à changer de genre, par exemple le 4è chapitre est composé de lettres qui se répondent). Des passages historiques violents aux récits romancés, en passant par des rencontres plus ou moins romantiques, l’auteur à travers cette fresque nous brosse finalement le portrait de l’humanité avec ses qualité et ses travers.

    L. Bart - Octobre 2008


    Pour compléter la présentation, un entretetien avec K. Westö ici

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