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Biblioforum


Vallejo F. L’incendie du Chiado éd. Viviane Hamy


  • Nous attendions avec impatience et beaucoup d’envie un nouvel ouvrage de François Vallejo* après Ouest paru il y a deux ans (voir la chronique de ce livre ici) et on peut dire que nous sommes pas déçus.

    Notre auteur a choisi de faire dérouler son intrigue à Lisbonne en 1988 pendant l’incendie du Chiado. Un matin tout Lisbonne s’est réveillée sous une épaisse fumée donnant l’étrange impression de revivre un événement tragique, celui du le 1er novembre 1755 quand un terrible tremblement de terre a dévasté toute la ville (cette catastrophe donna lieu à une réflexion de la part des intellectuels de l’époque, notamment Voltaire dans Candide qui s’interroge sur la destiné et le fatalisme). Vallejo brode une intrigue, une petite histoire dans la grande, à partir de cet événement qui a pris date dans la mémoire collective, tous les Portugais s’en souviennent et l’urbanisme en a été considérablement modifié. Trois personnages profitant de la confusion au moment où l’incendie s’est déclaré, se faufilent à travers le cordon de sécurité pour gagner le Chiado, le cœur même du foyer. Le Français (nous ne connaîtrons jamais son nom) a un soi disant rendez-vous avec un certain Soares, Augustina cherche désespérément sa fille et Carneiro veut rejoindre sa maison pour la protéger des pilleurs. Ces personnages réunis par le hasard composent un étrange trio, on se croirait tout droit sorti de Huis Clos de Sartre, où les personnages se séduisent puis s’attaquent à tour de rôle. Rien ne s’arrange avec l’apparition de Juvenal Pereira, un homme étrange semant encore plus le trouble…

    Nous n’en dirons pas plus pour ne pas dévoyer ce qui va se jouer même s’il ne s’agit pas d’un roman à suspense à proprement parler. Peut-être que les inconditionnels de Vallejo trouveront ce livre moins fort que le précédent (Ouest) qui reste son chef d’œuvre le plus abouti. Le roman ne joue pas sur les variations de registre de langue (style direct et indirect), les décors sont moins détaillés et poétiques, et les dialogues moins percutants. Néanmoins la psychologie des personnages y est tout autant achevée si ce n’est mieux puisque ici chacun adopte une tactique de déstabilisation, de perversion tout en cherchant à protéger son secret, son passé, les véritables raisons pour lesquelles il se trouve là. Juvenal joue en quelque sorte un arbitre tout en relançant la rancœur que chaque compagnon d’infortune éprouve vis-à-vis des autres, il fascine autant qu’il irrite, on écoute sa parole autant qu’on la redoute. Le plaisir de lecture se situe là, on cherche ce que chaque personnage cache malgré les apparences et comment tout cela va finir. Juvenal est un étrange personnage, on ne sait pas ce qu’il veut, ce qui le pousse, ce qui le fait vivre comme s’il n’avait plus aucune croyance. Il pourrait très bien s’appeler Lucifer que cela ne choquerait personne car il est le diable incarné, tantôt il attise la haine tantôt il humilie et personne n’arrive vraiment à s’opposer à lui.
    On retrouve l’atmosphère de Lisbonne qu’apprécieront les personnes qui s’y sont rendues. C’est surtout ce vent venu du large qui vous balaie le visage et qui se glisse dans les ruelles étroites de Lisbonne (et qui dans le roman attise les flammes). On retrouve la géographie de la ville avec ses quartiers si particuliers et typiques, les plats que l’on peut y déguster (comme il n’y a plus rien les personnages s’imaginent des mets et quand ils trouvent quelque chose, ils ont l’art de l’accommoder en un festin).

    On peut aussi trouver une forme d’hommage à Fernando Pessoa déguisé. Plusieurs pistes vont dans ce sens : Carneiro est le nom d’un ami de Pessoa. Il était aussi poète il s’est suicidé en 1916 provoquant un grand bouleversement dans la vie de Pessoa, le poussant à se retirer de toute activité publique (professionnel et littéraire). Le Français découvre une malle pleine d’archives tout comme à la mort de Pessoa on a retrouvé plus de 20000 textes inédits du poète. Enfin Soares était l’un des nombreux hétéronymes (on en a recensé plus de quatre vingt) qu’il s’était créé et il était lui aussi archiviste dans un modeste cabinet alors même qu’il écrivait son chef d’œuvre Le roman de l’intranquilité.

    * Toutes les œuvres de François Vallejo sont publiées aux éditions Viviane Hamy

    D. Goulois - Octobre 2008

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