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1 ville - 1 écrivain

Le principe de cette rubrique est de proposer des textes d'écrivains sur une ville européenne de leur choix. L’idée est de proposer ainsi une sorte de galerie de portraits d’un certain nombre de villes qui font l'Europe.

En espérant que vous serez intéressés par notre projet, veuillez recevoir nos amitiés littéraires les plus sincères.

La rédaction de Culture a confine


Si vous êtes intéressé par notre projet et que vous voulez nous envoyer vos textes, ou si vous voulez des renseignements supplémentaires, vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : n.gobenceaux@cultureaconfine.net.


PALMA DE MAJORQUE 1838 - G. Sand, (Un hiver à Majorque, extrait)

  •     Nous arrivâmes à Palma au mois de novembre 1838, par une chaleur comparable à celle de notre mois de juin. Nous avions quitté Paris quinze jours auparavant, par un temps extrêmement froid ; ce nous fut un grand plaisir, après avoir senti les premières atteintes de
    l’hiver, de laisser l’ennemi derrière nous. À ce plaisir se joignit celui de parcourir une ville très caractérisée, et qui possède plusieurs monuments de premier ordre comme beauté ou comme rareté.
        Mais la difficulté de nous établir vint nous préoccuper bientôt, et nous vîmes que les Espagnols qui nous avaient recommandé Majorque comme le pays le plus hospitalier et le plus fécond en ressources s’étaient fait grandement illusion, ainsi que nous. Dans une
    contrée aussi voisine des grandes civilisations de l’Europe, nous ne nous attendions guère à ne pas trouver une seule auberge. Cette absence de pied-à-terre pour les voyageurs eût dû nous apprendre, en un seul fait, ce qu’était Majorque par rapport au reste du monde, et nous engager à retourner sur-le-champ à Barcelone, où du moins il y a une méchante auberge
    appelée emphatiquement l’hôtel des Quatre-Nations.
        À Palma, il faut être recommandé et annoncé à vingt personnes des plus marquantes, et attendu depuis plusieurs mois, pour espérer de ne pas coucher en plein champ. Tout ce qu’il fut possible de faire pour nous, ce fut de nous assurer deux petites chambres garnies, ou plutôt dégarnies, dans une espèce de mauvais lieu, où les étrangers sont bien heureux de trouver chacun un lit de sangle avec un matelas douillet et rebondi comme une ardoise, une chaise de paille, et, en fait d’aliments, du poivre et de l’ail à discrétion.
    En moins d’une heure, nous pûmes nous convaincre que, si nous n’étions pas enchantés de cette réception, nous serions vus de mauvais œil, comme des impertinents et des brouillons, ou tout au moins regardés en pitié comme des fous. Malheur à qui n’est pas content de tout en Espagne ! La plus légère grimace que vous feriez en trouvant de la vermine dans les lits et des scorpions dans la soupe vous attirerait le mépris le plus profond et soulèverait l’indignation universelle contre vous. Nous nous gardâmes donc bien de nous
    plaindre, et peu à peu nous comprîmes à quoi tenaient ce manque de ressources et ce manque apparent d’hospitalité.
        Outre le peu d’activité et d’énergie des Majorquins, la guerre civile, qui bouleversait l’Espagne depuis si longtemps, avait intercepté, à cette époque, tout mouvement entre la population de l’île et celle du continent. Majorque était devenue le refuge d’autant d’Espagnols qu’il y en pouvait tenir, et les indigènes, retranchés dans leurs foyers, se gardaient bien d’en sortir pour aller chercher des aventures et des coups dans la mère patrie.
        À ces causes il faut joindre l’absence totale d’industrie et les douanes, qui frappent tous les objets nécessaires au bien-être (1) d’un impôt démesuré. Palma est arrangée pour un certain nombre d’habitants ; à mesure que la population augmente, on se serre un peu plus, et on ne bâtit guère. Dans ces habitations, rien ne se renouvelle. Excepté peut-être chez deux ou trois familles, le mobilier n’a guère changé depuis deux cents ans. On ne connaît ni l’empire de la mode, ni le besoin du luxe, ni celui des aises de la vie. Il y a apathie d’une part, difficulté de l’autre ; on reste ainsi. On a le strict nécessaire, mais on n’a rien de trop. Aussi toute l’hospitalité se passe en paroles.
        Il y a une phrase consacrée à Majorque, comme dans toute l’Espagne, pour se dispenser de rien prêter ; elle consiste à tout offrir : La maison et tout ce qu’elle contient est à votre disposition. Vous ne pouvez pas regarder un tableau, toucher une étoffe, soulever une chaise, sans qu’on vous dise avec une grâce parfaite : Es a la disposicion de uste. Mais gardez-vous bien d’accepter, fût-ce une épingle, car ce serait une indiscrétion grossière.

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    (1)  Pour un piano que nous fîmes venir de France, on exigeait de nous
    700 francs de droits d’entrée; c’était presque la valeur de l’instrument.
    Nous voulûmes le renvoyer, cela n’est point permis; le laisser dans le port
    jusqu’à nouvel ordre, cela est défendu; le faire passer hors de la ville (nous
    étions à la campagne), afin d’éviter au moins les droits de la porte, qui
    sont distincts des droits de douane, cela était contraire aux lois; le laisser
    dans la ville, afin d’éviter les droits de sortie, qui sont autres que les droits
    d’entrée, cela ne se pouvait pas; le jeter à la mer, c’est tout au plus si nous
    en avions le droit.
    Après quinze jours de négociations, nous obtînmes qu’au lieu de sortir
    de la ville par une certaine porte, il sortirait par une autre, et nous en
    fûmes quittes pour 400 francs environ.
     

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  • BERLIN 64 - Michel Butor (texte)


    C'était peu après l'érection du Mur. La Fondation Ford, désireuse d'attirer l'attention sur cet événement, avait eu l'idée d'inviter pour un an dans l'ancienne capitale, fendue alors comme un vieux tronc d'arbre, un certain nombre d'artistes, musiciens et même écrivains de diverses nationalités. J'ai eu la chance d'être proposé. Ma situation financière n'était guère brillante; nous habitions avec nos trois filles dans un petit appartement du XVème arrondissement. J'ai accepté avec reconnaissance.
  • TARENTE vers 349 av.JC - Platon (Le voyage de Platon en Italie, extrait)


    TARENTE est plus vaste et plus peuplée qu'Athènes. Elle est, après Syracuse, la première des villes d'Italie et de Sicile. Parmi les villes de la Grèce, elle serait la première. L'enceinte de la ville représente un triangle qui a son sommet placé entre l’orient et le midi la base est le seul côté qui se lie avec !a terre; les deux autres sont baignés par la mer.
  • ATHENES 1832 – A. De Lamartine (Le voyage en Orient, extraits)


    A mesure que nous descendions vers le fond de la vallée profonde et déserte qu’ombrage le temple de Thésée, le Pnyx, l’Aréophage et la colline des Nymphes, nous découvrions une plus vaste étendue de la ville moderne, qui se déployait sur notre gauche, semblable à tout ce que nous avions vu ailleurs. – Assemblage confus, vaste, morne, désordonné, de huttes écroulées, de pans de murs encore debout, de toits enfoncés, de jardins et de cours ravagés, de monceau de pierres entassées, barrant les chemins et roulant sous les pieds ;
  • PALMA DE MAJORQUE 1838 - G. Sand, (Un hiver à Majorque, extrait)


    Nous arrivâmes à Palma au mois de novembre 1838, par une chaleur comparable à celle de notre mois de juin. Nous avions quitté Paris quinze jours auparavant, par un temps extrêmement froid ; ce nous fut un grand plaisir, après avoir senti les premières atteintes de l’hiver, de laisser l’ennemi derrière nous. À ce plaisir se joignit celui de parcourir une ville très caractérisée, et qui possède plusieurs monuments de premier ordre comme beauté ou comme rareté.
  • FLORENCE 1840 – A. Dumas (Une année à Florence, extraits)


    Pendant l'été Florence est vide. Encaissée entre ses hautes montagnes, bâtie sur un fleuve qui pendant neuf mois ne roule que de la poussière, exposée sans que rien l'en garantisse à un soleil ardent que reflètent les dalles grisâtres de ses rues et les murailles blanchies de ses palais, Florence, moins l'aria cattiva, devient comme Rome une vaste étuve du mois d'avril au mois d'octobre ; aussi y a-t-il deux prix pour tout : prix d'été et prix d'hiver.






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