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Antenna di dialogo • Antenne de dialogue

L'antenne de dialogue regroupe des textes et des réflexions personnelles sur les thèmes de l'éducation, de la géographie, de la politique et de l'environnement.
 


IL EST INTERDIT D'INTERDIRE (F. Du pasquier)

  •  Le célèbre dicton qui symbolise en quelque sorte tout l’esprit de mai 68 n’est plus au goût du jour, si l’on accepte ce que voudrait nous faire croire notre ministre de l’Education. En fait, il pointe le doigt sur quelque chose d’essentiel : ce slogan marque en effet la crise de « l’éducation » . Formuler un tel paradoxe signifie, de fait, que la société, dans son ensemble, ne peut plus simplement reproduire les valeurs sociales qui lui ont permis d’exister tel quel. Bref, « nous ne sommes plus des pantins ».

     Par contre l’instruction ne s’est jamais aussi bien portée : en témoigne toutes les récentes créations d’écoles de commerce indépendantes ou de formations courtes en alternances. Bref, tous les secteurs de la transmission de savoir-faire évoluent et s’adaptent aux nécessités de notre économie.
    Nous subissons, au bout du compte, deux pressions contradictoires en ce début de siècle. La première est celle de l’économie et de sa mondialisation et nous pousse à innover en matière de modes de productions et de productivité. La deuxième est de l’ordre de notre intimité et touche au développement de l’individualisme contemporain. Le succès des formes de télé réalité, de « Bas les masques » à « Loft Story », nous montre que la frontière entre espace intime et donc privé, et espace public, donc universel / rationnel / politique se déplace au profit de la première. En tant qu’individus nous trouvons de plus en plus difficile de socialiser sur le mode impersonnel qu’impose notre mode de production basé sur le modèle de l’entreprise. Il n’est pas surprenant, en ce sens, de constater le succès des « coach » psychologues en entreprises, qui dans leurs jargon propre, n’hésitent pas à provoquer des expériences de « régression » chez les jeunes employés afin d’améliorer les rendements. A les croire, le progressisme social serait tout simplement une semaine à Ibiza pour tous les cadres d’entreprises.

     Que fait la société prise entre ces deux contradictions ? Elle se rétracte jusqu’au point où le social, à défaut de rendement immédiat, fond sous la neige de droite. Les intermittents du spectacles ont certes, lutté vaillamment, mais que faire face au changement climatique ?
    Alors, que peut bien vouloir dire cette notion de « social » à l’âge de l’individualisme exacerbé ? Grande question, à laquelle Jacques Chirac aurait mieux fait de réfléchir avant de supprimer purement et simplement le service militaire. Car, même si effectivement la nation, à l’heure de l’Europe et de la violence terroriste, n’a plus besoin de sa jeunesse pour défendre ses frontières, la République a toujours autant besoin de sa jeunesse pour construire le tissu social de demain. Gagner une coupe du monde tous les 25 ans est un peu léger quant à l’objectif visé. Dommage donc, que le service militaire obligatoire n’ait pas été transformé en service civil obligatoire. Car, si à l’époque du service militaire, la défense des frontières était en effet une nécessité, la défense de la sphère sociale, où se joue le lien social de demain, l’est aujourd’hui tout autant. A quoi bon vouloir inculquer à notre jeunesse les valeurs abstraites du républicanisme, comme si celles-ci faisaient partie de « l’instruction » des savoirs-faire de base. Les deux sphères sont dangereusement confondues. Un service civil obligatoire donnerait à chacun la possibilité de prendre conscience qu’il est un élément actif et prenant part à la solidarité de la République et permettrait de servir le bien commun. Plutôt que de nous aliéner devant notre téléviseur en regardant une petite élite s’adonnant aux petits plaisirs de l’individualisme, donnons à chacun cette même chance et arrachons ces caméras qui nous nourrissent sous perfusion. Car au bout du compte nous sommes bien dans la même situation que les lofteurs forcés de vivre ensemble dans un espace délimité et soummis aux lois de la compétition individuelle. Commencer sa vie d’individu par une expérience de déstructuration complète des repères pourrait bien être un moyen de réactiver le social.
     Pour finir, j’espère que ces quelques lignes de Maurice G. Dantec sauront vous inspirer:
    « Car avant de produire le post-humain, encore faudrait-il savoir former un homme. »
    « Certes l’humanité est foutue, elle a le choix entre des cultures sans sociétés–donc sans (bio)politique-et des nations sans cultures (donc sans métaphysique). »
    « Entre des individus aux solitudes inutiles, massifiés, et des communautés aux droits et aux rituels absurdes. »

    Florian DU PASQUIER

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  • INTRODUCTION AU DIALOGUE (N. Gobenceaux)


    Le dialogue (qui est un outil de communication) est un des éléments nécessaires de toute société (cette dernière étant le produit des échanges des hommes). C’est même un élément fondateur du lien social la construisant. Si dialoguer participe donc à construire la société, refuser le dialogue c’est exclure, mépriser et ainsi ne pas participer à faire évoluer (pour ne pas dire améliorer) le (ou notre) monde.
  • ESPACE ET POESIE (N. Gobenceaux)


    ESPACE-POÉSIE-GÉOGRAPHIE-LITTÉRATURE

    “En poète l'homme habite sur cette terre” (F. Hölderlin).

    Que voulait dire par là Hölderlin ? Que l'homme a une sensibilité qui lui permet d'habiter en poète sur cette terre ? Mais tous les hommes ne possèdent-ils pas une sensibilité qui leur permet d'avoir une relation poétique avec la terre ?

  • QUE RESTE-T-IL DE LA NATURE ? (N. Gobenceaux)


    “Si quelque chose est dit sur la nature, alors ce n'est déjà plus la nature” (Cheng Hao). Au commencement était la Nature, libre de tout artefact, la nature à l'état sauvage, la nature au naturel. Puis l'homme est apparu, volontaire, intelligent, et il a voulu domestiquer cette Nature. Si on prend en considération la phrase mise ici en exergue, alors on peut dire que la nature n'existe plus depuis quelques temps déjà.
  • Y A T-IL UN RISQUE DE SURPOPULATION DU MONDE ? (N. Gobenceaux)


    Si on atteint les maxima de population mondiale présentés par certains, cette population mondiale aura presque doublé, passant de 6 à plus de 10 milliards d’êtres humains aux alentours de 2050. Même si on n’en est pas encore à une surpopulation du monde, le rythme effréné de la croissance démographique amène légitimement à se poser la question : Y a-t-il un risque de surpopulation du monde ?
  • BIBLIOGRAPHIE SUR LA GÉOGRAPHIE


    Voici les ouvrages sur la géographie que nous avons présenté dans le biblioforum ces derniers mois. Allemand S. (dir), Comment je suis devenu Géographe, Le Cavalier Bleu, 2007 Frémont Armand, Aimez vous la géographie ?, Flammarion, Paris, 2005
  • MULTICULTURALISMO E PLURALISMO RELIGIOSO / MULTICULTURALISME ET PLURALISME RELIGIEUX


    L'esistenza di una grande molteplicità di culture è cosa nota e pressoché scontata anche presso il grande pubblico lontano dai furibondi dibattiti sullo scontro di religioni e sul multiculturalismo. Lo stesso si può dire del pluralismo religioso, presente anche all'interno dei singoli paesi; si pensi alle polemiche sull'Islam nei paesi europei, di particolare intensità in Francia e Italia.
  • IL EST INTERDIT D'INTERDIRE (F. Du pasquier)


    Le célèbre dicton qui symbolise en quelque sorte tout l’esprit de mai 68 n’est plus au goût du jour, si l’on accepte ce que voudrait nous faire croire notre ministre de l’Education. En fait, il pointe le doigt sur quelque chose d’essentiel : ce slogan marque en effet la crise de « l’éducation ».
  • PAX GEOGRAPHICA (N. Gobenceaux)


    Qu'est-ce que la géographie ? La géographie, étymologiquement décrire le monde, implique en premier lieu le regard. Avant de décrire, il faut avoir regardé, il faut avoir vu.
  • QU'EST-CE QUE L'ECOLOGIE ? (H. Odz)


    Souvent, les mots prennent un sens qui n'est pas le leur. Leur signification dévie de leur essence originelle. “Ecologie” fait partie de ces mot qui n'ont plus tout à fait la signification de leur définition.






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